Et vous, comment s’est passé votre été ? De notre côté, entre les 5ème assises de la presse libre et les Résistantes dans l’orne ce fut, comme à notre habitude, un été de lutte(s). Et tout porte à croire que c’est très loin d’être terminé. Alors, ça vous dit, une petite rébellion auto-organisée ?
Parti initialement de réseaux plutôt à droite (notamment la mouvance « Nicolas qui paie », récemment apparu sur Twitter et qui rassemble des contribuables aisés en guerre contre l’impôt, l’État social et ses prétendues largesses en faveur des parasites, immigrés et autres gauchistes et intermittents), l’appel à un mouvement de protestation massif le 10 septembre a pris en ampleur, et la gauche, de LFI à la CGT ArcelorMittal, Sud Rail et de nombreuses unions locales syndicales, a su s’emparer du ballon et foncer vers le but. Faisant partir tous les droitos du RN et d’ailleurs d’un air dépité, écœuré à l’idée de manifester avec nous autres crasseux, ces gens sont vraiment sectaires.
En Martinique, comme le rappelle justement Mathilde Panot de la France Insoumise dans un entretien à Mediapart, « les manifestations contre la vie chère durent depuis un an, avec une nouvelle date de mobilisation le 1er septembre contre la « profitation », et elles s’inscrivent désormais dans le 10 septembre. Avant même d’avoir commencé, cette mobilisation populaire a obtenu une première victoire : la tête du gouvernement Bayrou », ce vieux lémurien apathique dont nous sommes sans doute effectivement débarrassés depuis le vote de confiance du 8 septembre. Cau barraca, comme on dit chez nous, et so long pour le pauvre boug austéritaire couvreur de crimes pédophiles qui s’inquiétait, il y a peu de temps, d’un « climat de rapport de force ». Que s’apelorio démocratie ?
A l’heure où nous écrivons ces lignes, impossible de savoir ce qu’aura donné la journée du 10 septembre, et celles qui ont suivi. Ce qui est sûr, c’est que toutes les unions syndicales devront changer de méthode. « La stratégie syndicale au niveau national repose entièrement sur le dogme de la journée isolée. Par conséquent, la grève nationale a été entièrement désarmée : c’est devenue une action symbolique, sans conséquence durable sur la production ou les services publics, qui peut être anticipée et gérée par le patronat et le gouvernement » (Frustration Magazine, le 10 septembre on fait quoi?). Il faut donc enfin, et sans hésitez, sortir l’arme du blocage et de la grève générale.
Occupations, réquisitions, insurrection. Chiche ?
En attendant, nous vous avons concocté pour cette rentrée un numéro 100 % luttes avec des vrais morceaux d’anarchie dedans : celle, intime, des juifves de gauche, des flotilles libres, contre les CRA et les frontières, pour les marges, celle des ouvriers de Lip (« C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie »), celle des combattant Kurdes du Rojava, des camarades de Palestine…


