“Comment sortir de cette spirale infernale ?

D’accord avec l’auteur, et depuis longtemps, nous répondons

« protectionnisme » : il faut rebâtir une base industrielle, qui à la

fois redonne des emplois productifs et nous épargne une dépendance à l’égard de l’étranger. C’est devenu une évidence avec la crise Covid, avec les masques, les surblouses, les médicaments,que nous étions impuissants à produire, que nous attendions passivement de l’étranger. Deux années plus tard, nous en sommes toujours au même point : pénurie de paracétamol et d’antibiotiques, à cause de « principes actifs » fabriqués à 80 % en Indeou en Chine. Nous devons nous réarmer, sortir des secteurs entiers du libre‑échange.

Mais Benjamin Brice complète avec un autre volet : plutôt que de chercher à exporter, à être « compétitif » à tout‑va, et en permanence échouer, les gouvernants devraient également

se soucier de moins importer. Comment ? En agissant sur la consommation. Au fond, depuis quelques décennies, notre perte industrielle est devenue telle que, dès que nous consommons,

nous importons. C’est 18 milliards de déficit commercial, ainsi, de mémoire, sur l’informatique, l’électronique. Pour juguler cette

hémorragie, nous devons moins consommer.

Or, note‑t‑il, la « société de consommation » a rendu cette consommation sacrée. Comme si c’était le marché qui en décidait, hors d’atteinte de la démocratie. Côté ordinateurs,

téléphones portables, par exemple, nous devons empêcher l’obsolescence, favoriser les réparations, ne pas céder aux sirènes du nouvel iPhone. Cette économie vaut, bien sûr, d’autant plus sur l’énergie : voilà qui réclame, pour les

déplacements, des voitures moins lourdes, avec moins de gadgets connectés à tout‑va, énergivores.

Voilà qui exige, pour les logements, qu’ils soient isolés, qu’on ne chauffe pas le ciel.

L’impératif écologique rejoint, ici, le souci d’économie. L’auteur conclut : « Nous n’amorcerons pas la transition écologique, nous ne réglerons pas le problème du pouvoir d’achat, nous ne rétablirons pas nos équilibres commerciaux et nous ne réduirons pas les inégalités au sein du pays en misant sur des politiques de compétitivité.(…) Si nous vivons au‑dessus de nos moyens,

c’est tout simplement que nous consommons plus qu’il ne le faudrait. L’urgence est donc d’entreprendre collectivement de modifier nos modes de vie dans un sens beaucoup plus favorable à l’intérêt général. »

Benjamin Brice ouvre un chemin : il s’agit, enfin, de passer de la

spirale infernale à un cercle plus vertueux.”

Retrouvez l’intégralité de l’édito de François Ruffin, illustré par Piérick / Dessinateur, dans notre n°105, en kiosques.

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