Le Syndicat de la Presse Pas Pareille fait sa rentrée, avec le soutien financier, à travers le média Mouais, du Fonds pour une Presse Libre, et un projet ambitieux : créer une plate-forme de mutualisation de services entre médias indés. On vous en dit plus, et nous vous attendons à notre grand stand à la Fête de l’Huma (13-14-15 sept.) et aux 4ème Assises de la presse libre, le week-end suivant.
Qui sommes nous ?
Le Syndicat de la Presse Pas Pareille est composé de médias indépendants, n’appartenant à aucun groupe industriel, financier ou politique, solidaires de toutes les luttes pour l’émancipation. Nos titres, généralement portés par des associations ou, dans le cas par exemple de l’Âge de Faire, en Scop (société coopérative de production), dépendent principalement des abonnements, des dons et des événements de financement. Nombre de nos médias (Mouais, Le Chiffon, S!lence, l’Empaillé…) sont reconnus par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP) comme étant d’information politique et générale, ce qui signifie qu’ils « apportent de façon permanente, sur l’actualité politique et générale, locale, nationale ou internationale, des informations et des commentaires tendant à éclairer le jugement des citoyens ».
Le SPPP promeut un journalisme combatif et engagé et défend le droit de chacun·e de participer à l’information. Il est aussi un outil de mutualisation pour ses membres et un organe de défense collectif contre la répression, qu’elle provienne du pouvoir politique ou patronal.
Nous sommes un syndicat professionnel fédérant des médias papier et/ou en ligne de tailles diverses, certains dotés d’une structure permettant de salarier leurs journalistes, d’autres composés majoritairement voire exclusivement de bénévoles. Il est important de souligner que le SPPP conteste notamment l’existence, dans son principe, de la carte de presse séparant les « vrais journalistes » des autres, et revendique le droit au journalisme non professionnel. Il n’est selon nous nul besoin d’être journaliste reconnu officiellement pour se livrer à ce service public essentiel qu’est l’information, et tout un·e chacun·e peut devenir journaliste.
Notre projet : un lieu commun pour la presse libre
Le SPPP souhaite servir de plate-forme de mutualisation de services entre médias indépendants.
Échanges d’informations, de sources, partenariat pour des enquêtes thématiques, ou impression groupée : nous voulons développer et systématiser les moyens de mettre en commun nos ressources, pour renforcer nos structures et accroître notre visibilité dans l’espace médiatique national. La création d’un site internet commun est le premier acte qui nous permettra de faire connaître les positions du syndicat, de visibiliser les productions de nos différents médias et de proposer une plate forme d’abonnement mutualisée.
Notre site internet comprendra sur sa page d’accueil une newsletter mensuelle sur l’actualité du syndicat et de la presse indépendante, des communiqués réguliers (par exemple en cas de mise en garde à vue d’un·e journaliste, d’une attaque contre la liberté de la presse, etc.), un « annuaire » interactif renvoyant à nos sites respectifs, un agenda des diverses rencontres publiques avec nos médias, ainsi que des dossiers thématiques issus de nos travaux mis en commun, par exemple sur les Jeux Olympique de Paris, l’extrême-droite, etc.
L’objectif est triple :
- présenter l’écosystème précieux de la presse indépendante dans toute sa diversité et montrer son union dans la pratique d’un journalisme offensif et de qualité.
- rendre visible et mutualiser notre travail d’enquête dans nos localités – rurales comme urbaines.
- attirer le lectorat d’une revue vers une autre et vice-versa, permettant ainsi à chacun d’élargir son nombre d’abonné·e·s et ses zones de diffusion -le plus important pour un journal, ne l’oublions pas, étant en effet d’être lu, et lu le plus largement possible.
L’urgence de la mutualisation
Ce projet répond à une urgence, et à un besoin vital : celui d’une presse indépendante combative, dotée de moyens et soudée, en ces heures de multiples régressions sociales. Les attaques contre la presse, et plus particulièrement contre la presse indépendante, se sont en effet multipliées ces dernières années. En effet, tandis que Vincent Bolloré monte un puissant groupe d’influence médiatique au service d’une idéologie réactionnaire, et attaque notamment le travail d’enquête réalisé par des médias publics, la presse libre que nous représentons n’est pas en reste.
On se souvient par exemple de la tentative récente de dissolution du média de lutte Nantes Révoltée par le ministre de l’intérieur, ou des aides à la presse qui ont failli être retirées à trois médias indépendants du Limousin, jugés trop à gauche… L’État français a également cherché à torpiller la 1ere loi européenne visant à protéger la liberté et l’indépendance des médias en Europe, en prétendant pour autoriser la surveillance des journalistes au nom de la « sécurité nationale ».
Mais la menace envers nos médias provient aussi de l’extrême droite. Insultes à caractère homophobe, avertissements à propos de « balle dans la tête », de « bombe dans la rédaction » : en février dernier, l’hebdo indépendant Breton Le Poher, qui avait rendu compte de la situation d’un village des Côtes-d’Armor où l’extrême droite s’oppose avec brutalité à l’accueil de réfugiés, a reçu de multiples menaces de morts. Plus récemment, suite à une enquête sur l’extrême-droite de Clermont-Ferrand, Mediacoop a lui aussi été menacé, et une camarade journaliste a vu son adresse et des données personnelles « fuiter » sur les réseaux de ces groupuscules.
Il y a donc urgence. Le problème est cependant que nos journaux sont isolées, et ne sont pas perçus de façon globale par le grand public, lequel n’a souvent pas connaissance de cet écosystème vif mais disparate. Difficile, dans ces conditions, de répondre à la puissance de frappe des grands groupes industriels ou de l’État lui-même.
Dans ce contexte, depuis trois ans, le Syndicat de la presse pas pareille, à travers diverses actions, nous permet de mettre en commun savoir-faire et échanges de pratiques, avec pour objectif de donner accès au plus grand nombre à des analyses fines et des reportages de terrain donnant une idée précise, centrée sur l’étude journalistique des situations locales, de l’état actuel de la société – ses failles, ses violences, mais aussi les alternatives qui s’y construisent, au plus près, toujours, des luttes écologiques et sociales.
Le Fonds pour une Presse Libre (FPL) nous soutient à travers Mouais, média membre et co-fondateur du syndicat
C’est donc avec joie et reconnaissance que nous avons reçu, à travers notre média membre et co-fondateur, Mouais, et son association Pour la reconnaissance des médias alternatifs (ARMA), porteurs du projet, le soutien financier du Fonds pour une Presse Libre. Cette structure entend « promouvoir un journalisme d’intérêt public, portant des valeurs humanistes, au service du bien commun et de l’égalité des droits, du rejet des discriminations et du refus des injustices ». Cette volonté est aussi de notre texte fondateur, faisant office de charte pour les médias membres, et qui qui stipule : « Le SPPP est pour une presse émancipatrice contre toutes formes de domination. Nous souhaitons que le syndicat puisse être un espace de réflexion autour des dominations de genre, de « race », de classe… ».
L’enveloppe qui a été allouée à Mouais au titre de porteur du projet est de 17 000 euros, qui serviront intégralement pour notre projet de mutualisation des ressources.
Nos rendez-vous de la rentrée
Le Syndicat de la Presse Pareille vous attend les 13, 14 et 15 septembre à la Fête de l’Humanité, où nous auront un vaste espace dédié avec Mouais, Fakir, le Chiffon, l’Age de Faire, le petit ZPL, la Brêche….
La semaine suivante, les 20, 21 et 22 septembre, auront lieu les 4èmes Assises intergalactiques de la presse pas pareille, à l’Asso Vir’volt, Ancien camping de la Sablière, Chemin de la Sablière, 91590, La Ferté Alais (accessible en RER depuis Paris).Recommandé (0)Recommandé (0)