Suite à la dernière décision de justice dans l’affaire «Conner Rousseau», ce 25 octobre, Médor s’inquiète de la censure effective de la presse validée par le juge des référés de Termonde. Ce précédent pourrait ouvrir une nouvelle possibilité pour le monde politique et économique de faire pression sur les médias et empêcher le droit à l’information de chacun et chacune.

En 2015, lors de son lancement, Médor a connu une procédure similaire à celle qu’a entamé Conner Rousseau vis-à-vis de Het Laatste Nieuws et VTM. À l’époque, Médor sortait des informations compromettantes sur la société pharmaceutique Mithra et cette dernière avait introduit une requête unilatérale en extrême urgence auprès du juge des référés de Namur. L’article : https://medor.coop/…/le-gout-amer-des-pilules-mithra/

De manière incompréhensible, la justice avait alors donné dans un premier temps raison à Mithra et interdit provisoirement la sortie du titre. Cela signifiait que des intérêts économiques particuliers prenaient le pas sur le droit à l’information.

Après une audience contradictoire en tierce opposition, un autre juge de référé avait réformé la première décision. Et Médor fut libre. Cette issue heureuse n’a pas eu lieu dans l’affaire Conner Rousseau/VTM-Het Laaste Nieuws. Sans se prononcer sur le fond, Médor perçoit une menace pour notre démocratie : entraver la publication d’une information qui déplaît représente une dangereuse atteinte à la liberté de la presse.

Hier il s’agissait du pouvoir économique. Aujourd’hui du pouvoir politique. Ce dernier ne peut pas entraver la mission d’information des médias. Si, en 2015, le président du Tribunal de Namur avait donné raison à Mithra, cela aurait empêché des révélations d’intérêt public et menacé la survie de notre magazine.