LE CHIFFON N°9 ARRIVE !

Chers petits rats, au menu de l’été, le carnaval, le CDG Express, les agences de publicité sauvage et le double jeu de la Mairie de Paris. Mais aussi, un dossier spécial « Anatomie du ventre francilien » !

Une large partie de notre réseau de distribution sera fournit d’ici le jeudi 8 juin. Pour le recevoir directement chez vous, par ici : bit.ly/chiffonabo

—- SOMMAIRE

LE MANGER LOCAL À PARIS, LA LONGUE HISTOIRE

L’Île-de-France est devenue une région emblématique, voire caricaturale, de l’essor de l’agriculture industrielle. Il aura suffit de quelques décennies pour détruire une organisation agricole patiemment construite et entretenu pendant des siècles, bien que loin d’être parfaite. Nous sommes passé d’une polyculture nourricière à une quasi-monoculture exportatrice, brisant le lien avec le marché parisien pour se plier aux lois de la concurrence internationale. Analyse.

VERS LE REMEMBREMENT 4.0 DU FONCIER AGRICOLE ?

Dans les cinq prochaines années, les départs à la retraite d’agriculteurs-rices seront massifs. Près d’un quart de la superficie agricole francilienne devrait changer de propriétaire, laissant l’opportunité à une nouvelle génération de s’installer. En embuscade, des sociétés financières lorgnent sur ces terres nourricières afin de constituer de vastes fermes-usines intensives. L’autorité de régulation de l’attribution du foncier ayant subie un détricotage législatif, elle se retrouve désarmée. En pleine élaboration de la nouvelle loi d’orientation agricole, il y a pourtant urgence.

MARCHÉ DE RUNGIS : COMMENT LA LOGISTIQUE REMPLIT NOS ASSIETTES

Le Marché d’intérêt national (MIN) de Rungis, tout le monde connaît. Enfin, tout le monde en a entendu parler. Peut-être avez-vous vu ces reportages où la caméra zieute les arrivages des meilleurs homards, agneaux et autres fruits exotiques, tout en célébrant l’excellence culinaire de la gastronomie française. Plutôt que vous rejouer cette sérénade, on va plutôt chercher à comprendre comment la logistique industrielle du « plus grand marché alimentaire du monde » influence l’organisation de l’agriculture dans la région, et par-delà.

L’ÎLE-DE-FRANCE, LABORATOIRE DES NOUVELLES TRANSFORMATIONS AGROALIMENTAIRE

Malgré les promesses d’une alimentation plus saine, « locale, durable et solidaire », notre région se préoccupe très peu des maladies chroniques liées aux aliments ultra-transformés. Pourtant, le marketing agro-alimentaire cible allègrement les plus pauvres et les enfants. Mais la politique publique se montre incapable de réguler une industrie devenue pathogène. Pire, elle favorise la course à l’innovation, par un savoureux mélange public-privé, qui s’incarne dans le « cluster » de Paris-Saclay…

AUTO-ORGANISATION DANS LE 9-3 : PROPAGER PAR LE FAIRE ET LES PANIERS DE CHOUX

La position de consommateur coincé au supermarché accable, tant on y est réduit à l’impuissance. on va, manger ce qu’on achète, on achète ce qui est vendu, en mesurant la dérision qu’il y a à faire reposer sur la « consomm’action » individuelle l’espoir d’un impact quelconque sur les modes de production… certaines propositions de distribution, cependant, se démarquent. A Saint-denis, l’Amap « court-circuit » et les épiceries coopératives Dionycoop ont fabriqué les conditions d’une éducation populaire qui passe par les actes. Description à fins d’essaimage.

« LA SÉCURITÉ SOCIALE ALIMENTAIRE, C’EST UN PROJET DE DÉMOCRATIE » ENTRETIEN AVEC BÉNÉDICTE BONZI

Docteure en anthropologie, Bénédicte Bonzi publie ce printemps « La France qui a faim », un essai sur la violence du système de l’aide alimentaire française, à partir de l’exemple des Restos du cœur. Elle est aussi membre d’une Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (AMAP), au sein de laquelle s’est constitué un groupe de travail sur la Sécurité sociale de l’alimentation. Un projet encore méconnu qui n’est pas moins que révolutionnaire. Entretien.

Bonne lecture !