Dans quelques mois, pour janvier 2026, notre journal, Mouais, seul média papier indépendant basé en Côte d’Azur, a un grand projet : passer en diffusion nationale en kiosques. Nous lançons donc une campagne de financement, pour que vive la presse libre.
Cela fait maintenant 30 ans que l’industrie de la presse connaît une évolution oligarchique catastrophique à l’échelle mondiale. On observe une concentration croissante des médias entre les mains d’un nombre restreint de grands groupes industriels et financiers, souvent dirigés par des milliardaires. En France, par exemple, fin 2023, onze milliardaires contrôlaient 80 % des ventes de la presse quotidienne généraliste et 57 % des audiences télévisuelles.
Cette situation est exacerbée par les difficultés économiques de la presse écrite traditionnelle, qui a vu de nombreux points de vente fermer -où être rachetés par Bolloré, dont on connaît la passion sans limite pour le pluralisme et l’indépendance- et des journaux historiques faire face à des problèmes de trésorerie récurrents. Cette oligarchisation fait courir des risques majeurs à la démocratie. C’est pourquoi il est vital de soutenir ce contre-pouvoir essentiel, à échelle locale comme nationale et international, que sont les médias libres.
C’est pourquoi, après 5 années de radicalité jamais soumise, nous continuerons à déverser notre arme de prédilection, l’encre sur nos pages. Tant pis si elle n’est que la peinture rupestre de notre époque : elle fixe une pensée radicale et complexe que les générations futures, lasses du grand effacement numérique, pourront redécouvrir pour comprendre nos luttes. Mouais, c’est l’information du futur. L’écho de nos grognements critiques résonnera bien après que leurs datacenters, leurs clouds et le big data auront grillé.
Et non seulement nous continuons, mais nous passons à la vitesse supérieure. A l’heure d’élections municipales -chez nous, à Nice, où nous nous obstinons à faire entendre une parole libre, l’ultra-droitier Eric Ciotti, adepte de Trump et allié au RN, s’est déclaré candidat- faisant peser à nouveau le risque d’une vague fasciste et tandis que l’étau se resserre sur la presse libre, plutôt que de nous laisser intimider, les anarchistes que nous somment appuient sur le champignon. Au menu : un passage l’impression rotative, donc à 10 000 exemplaires et plus, et une diffusion dans tous les kiosques du pays.
Mais ceci a un prix : pour assurer le financement de cette aventure, il nous faut un minimum de 4000 euros, dont nous ne disposons pas actuellement. C’est pourquoi nous faisons appel à vous.
L’argent sera intégralement consacré aux frais d’impression et au paiement de l’entreprise chargée de la diffusion en kiosque. Le lien est ici : https://www.helloasso.com/associations/association-pour-la-reconnaissance-des-medias-alternatifs-arma/collectes/aidez-notre-journal-a-passer-en-diffusion-nationale-en-kiosque
Vive la presse libre et libertaire, et si vous voulez mettre un bâton dans les roues d’Estrosi, Ciotti et leur monde, une seule solution : financer le canard au chat noir qui leur tient tête !
Toute la rédaction vous remercie du fond du cœur.