La tragédie de la propriété

Quoi qu’en dise la doxa libérale, la propriété n’a rien d’un droit naturel. Elle a d’ailleurs connu au cours de l’histoire des formes multiples avant que la bourgeoisie révolutionnaire ne la consacre en 1789 comme un droit «inviolable et sacré».

La propriété marchande, aujourd’hui au cœur du système capitaliste, engendre des désastres écologiques: artificialisation des sols, coupes rases de forêts, extraction minière… Car en conférant le droit de disposer des choses (abusus, en latin), elle s’apparente souvent à un droit de détruire. D’autant que des projets inquiétants cherchent à repousser toujours plus loin les frontières de l’appropriation, jusque dans l’espace ou les grands fonds.

En réponse à la crise écologique, juristes et philosophes tentent de réinventer le droit de propriété sur des bases écologiques, tandis que sur le terrain, collectifs et militants expérimentent grandeur nature la gestion en commun et la propriété d’usage des terres et du bâti. De la bataille juridique à l’occupation, plusieurs leviers existent pour défendre concrètement les écosystèmes et le vivant contre les projets destructeurs.

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