Révélée cet été par le journal Le Monde, l’affaire continue d’agiter la vie associative du plateau de Millevaches. Plusieurs associations, dont trois médias indépendants, ont vu leurs subventions s’arrêter brutalement. Face au silence du ministère de la Culture, certaines d’entre elles envisagent des recours juridiques.

Le ministère de la Culture coupe les vivres, information révélée cet été par nos confrères du Monde. Cette année, pour la première fois, Télé Millevaches ne touchera pas la subvention du FSMISP, le Fonds de soutien aux médias d’information sociale de proximité. Cela représente près de 20 000 euros.

Au téléphone avec une avocate, l’administrateur de l’association pense porter l’affaire devant la justice : “Si on veut faire un recours, qu’est-ce qu’on peut imaginer, qu’est-ce qu’on peut saisir ?”

On a été exclu au motif que notre dossier fait l’objet d’une instruction supplémentaire, donc on veut savoir ce qu’a donné cette instruction supplémentaire. On est en droit de demander quelques explications.Franck Dessomme

administrateur de Télé Millevaches

Les subventions, une “arme politique”

Télé Millevaches, mais aussi les magazines IPNS et la Trousse corrézienne. Trois médias du plateau, marqués à gauche, exclus de ce fonds sans raison officielle. Selon Michel Lulek, le directeur de publication de IPNS, ce n’est pas un hasard : “On sait très bien que les subventions sont une arme un peu politique. (…) On nous dit que ce n’est pas grave, que c’est normal que tous les dossiers n’ont pas pu être retenus… Alors pourquoi sur une centaine de dossiers présentés, ce sont ceux de Télé Millevaches, de l’IPNS et de la Trousse corrézienne qui ne sont pas présentés ?”

Ce refus de subvention fait écho à un autre, l’été dernier. La DRAC, Direction régionale à l’action culturelle, a refusé son aide à des d’associations qui en bénéficiaient pourtant habituellement. La maire de Faux-la-Montagne craint une atteinte à la liberté d’expression.

Ils jouent un rôle de poil à gratter, il faut qu’il y ait ce type de presse et de parole libre.Catherine Moulin

maire (DVG) de Faux-la-Montagne

L’élue elle aussi s’interroge : “Il faut faire la lumière là-dessus : que se passe-t-il ?”

Contacté, le ministère de la Culture n’a pas répondu à nos questions. Cette année, Télé Millevaches a perdu au total 40 000 euros de subventions. Un trou béant dans le budget de l’une des plus vieilles télévisions associatives de France.